L’éruption volcanique en Islande et le nuage de cendres qui est passé au dessus du nord de l’Europe a déjà entraîné la fermeture de l’espace aérien, entraînant l’annulation de centaines de milliers de vols. Ce que cela a surtout révélé, c’est l’incapacité des capitalistes à gérer collectivement une telle situation. Et plus encore, comment les inégalités sociales sont encore fortes quand arrivent ce genre d’évènements. L’économie capitaliste a un fonctionnement anarchique, et quand ce genre d’évènements provient, c’est carrément le chaos.
Tout comme le tremblement de terre en Haïti, l’éruption de l’Eyjafjallajökull était prévisible. Les scientifiques observaient en effet des signes de remontées de magma terrestre depuis 1994. Il était donc possible d’anticiper une telle situation et d’avoir un ou des plans de secours.
Lorsque le nuage s’est étendu sur le nord-ouest de l’Europe, la décision de fermer tous les espaces aériens concernés ne s’est accompagnée d’aucune mesure de la part des Etats pour aider les personnes bloquées. Beaucoup qui ne pouvaient pas payer des nuits d’hôtels ont passé plusieurs jours dans les halls d’aéroport devant toujours se débrouiller pour se nourrir, se laver etc.
Les intérêts des capitalistessont privilégiés
La terrible marée noire près des côtes de la Louisiane peut entraîner une catastrophe écologique et sociale de très longue durée. British Petroleum (BP) n’a sciemment jamais consacré de ressources sérieuses à la prévention du risque industriel considérant que c’était trop cher (alors qu’il existe des systèmes de valve de secours sur d’autres plateformes). Pire encore, dans un rapport datant de février 2009, BP estime «virtuellement impossible» que la survenue d’un accident sur la plate-forme puisse provoquer un jour une marée noire géante ou nuire gravement à l’environnement (l’explosion qui a mis le feu à la plate-forme a par ailleurs provoqué la mort de 11 travailleurs).
C’est cette même course au profit qui a paralysé les transports aériens et bloqué des milliers de voyageurs. Les plus riches ont pu rentrer via les aéroports du sud en prenant des jets privés ou des places de dernière minute (très chères). Aucun système de transport alternatif (train, car) supplémentaire pour les déplacements à l’intérieur de l’Europe n’a été mis en place. Aucune rationalisation des retours, en fonction des besoins et des urgences n’a été faite, c’est au contraire une fois de plus ceux qui en avaient le plus les moyens qui ont pu prendre un retour plus rapide.
Et dans de nombreuses villes, le prix des chambres d’hôtel a flambé (plus 80% à Milan par exemple). Et cela sans qu’aucun Etat ne prenne une quelconque mesure. Les compagnies aériennes viennent d’annoncer une hausse moyenne de 5,5% des prix des billets, remboursant ainsi leur manque à gagner sur le dos des voyageurs.
Pour une économie planifiée démocratiquement
Lorsque des catastrophes se produisent, les intérêts privés empêchent tout travail sérieux d’anticipation et de prévention de même qu’ils empêchent la collaboration, et le travail collectif qui seraient nécessaires. Dans le cas du nuage de cendres, les Etats ne pouvaient faire autre chose que de fermer le ciel.
La circulation des marchandises se faisant sans aucune planification autre que celle du marché particulier à chaque entreprise, elles le sont de plus en plus par avion, ce qui rend chaque crise plus critique. Et les privatisations des compagnies ces 20 dernières années, la transformation des services publics ferroviaires en compagnies commerciales ont empiré les choses. La propriété privée des moyens de production, la division en Etats nationaux concurrents, sont un obstacle au développement de la société et empêchent de traiter correctement les problèmes.
L’ampleur des catastrophes actuelles montre qu’il n’y aura de réponse qu’en impliquant collectivement les travailleurs et la population pour héberger, recenser les problèmes etc. tout en coordonnant les actions. Il n’y a qu’en mettant fin à la propriété privée des grands moyens de production et d’échange que cela est possible.
Mettre fin àla véritable cause: la propriété privée des grands moyens de productionet d’échange
Une société socialiste, basée sur le contrôle et la gestion démocratique de l’économie par les travailleurs et la population permettrait à la fois de planifier les mesures de préventions, d’augmenter la sécurité dans les activités industrielles préservant ainsi l’environnement et les travailleurs. Les transports seraient nationalisés, réunis au sein de grands services publics gérés démocratiquement par les employés eux mêmes, en lien avec la population. Au lieu du profit et des dangers qu’il entraîne, ce serait la satisfaction des besoins sociaux (et donc environnementaux) qui déterminerait la marche de l’économie. C’est pour une telle société que nous luttons, et le chaos capitalistes en Louisiane, à Haïti, dans le ciel européen… nous convainc chaque jour que ce but est indispensable.
Article par ALEX ROUILLARD