La contribution du courant Gauche révolutionnaire dans le NPA

Le courant Gauche révolutionnaire est dans le processus de lancement du NPA depuis la fin de l’année 2007- début 2008. Pour notre courant au niveau international, le CIO (comité pour une internationale ouvrière), la question de construire des nouveaux partis ouvriers est devenue cruciale pour les travailleurs dans leur lutte contre le système capitaliste, notamment après la décennie de recul politique liée à la chute de l’Urss. L’existence du NPA peut permettre de faire un pas dans la construction d’un parti combatif des travailleurs en France. Pour cela, il faut engager de véritables discussions dans le parti et intervenir prioritairement dans la lutte des classes. C’est sur ces deux axes que le courant Gr concentre sa contribution dans le parti en participant à l’émergence d’une orientation combative dans le parti.

Dans le NPA, construire une perspective combative

Les contours politiques du parti étaient incertains à sa fondation. Et au cours de la première année de vie du parti notamment à travers les questions électorales, la direction (issue en très grande partie de l’ancienne LCR) a montré qu’elle ne veut pas réellement construire un parti des travailleurs mais un parti qui pèse à la gauche de la gauche.

Ceci a amené des camarades du Conseil Politique National (la direction nationale élue par le congrès) à se regrouper dans la plate-forme dite B dans le parti, puis plus largement depuis le 23 mai qui a réuni plus de 300 militants du NPA à Saint-Denis. Il s’agit du regroupement de ceux qui veulent intervenir en priorité dans les luttes des travailleurs avec un programme combatif. Il y a des camarades venant de l’ancienne LCR, d’autres venant de groupes politiques d’extrême gauche comme nous, des militants dans les entreprises et des syndicalistes combatifs.

Autour de ce regroupement de la gauche du parti, il est possible de construire une perspective pour le NPA en tant que parti combatif et de faire avancer certains débats dans le parti. En voici deux centraux dans les discussions du NPA, notamment celles préparatoires au congrès.

Intervenir dans les luttes

Le NPA doit s’adresser directement aux travailleurs, en intervenant dans les luttes, mais aussi dans les entreprises, et en appelant à des réunions larges pour préparer les prochaines journées de grèves et de manifestations, en organisant le soutien aux travailleurs actuellement en lutte de manière isolée. Mais il doit également appeler les travailleurs à s’organiser politiquement et à rejoindre le NPA.  En même temps qu’il soutient les luttes et cherche à les renforcer autour de revendications pour la classe ouvrière, le NPA doit également apporter la perspective d’une alternative pour en finir avec ce système capitaliste qui crée l’exploitation, la guerre et la misère.

Se battre pour le socialisme

Aucune amélioration durable des conditions de vie n’est possible sous le capitalisme. La tâche essentielle du NPA est de réhabiliter à une large échelle le socialisme comme seule alternative. Un nouveau parti de masse permettra aux travailleurs de prendre conscience en leur capacité à remplir cette tâche et de la nécessité de celle-ci pour en finir avec tous les drames que nous impose le capitalisme.

Dans le système socialiste, l’économie sera planifiée par les travailleurs qui décideront eux-mêmes de ce qui doit être produit, et comment, au sein de comités démocratiques constitués dans les entreprises, les quartiers,… Le socialisme est l’alternative qui permettra de mettre fin aux désastres sociaux et environnementaux causés par le capitalisme. Seul un mouvement conscient et déterminé de travailleurs et de jeunes luttant pour le socialisme pourra renverser le capitalisme.

C’est le rôle d’un parti combatif de développer ces points centraux dans son intervention comme dans ses débats internes. Le courant Gr continuera de soumettre fraternellement ces débats dans le parti au cours des prochains mois.


 

Congrès du NPA

Par Virginie Prégny

Le NPA prépare son premier congrès en tant que parti constitué pour le mois de novembre. Cette étape sera importante pour tirer les bilans des acquis, mais aussi des difficultés rencontrées depuis sa fondation. Etant donné le contexte de crise du capitalisme et la multiplication des attaques contre les travailleurs à l’échelle mondiale, cette étape sera primordiale pour construire des perspectives et clarifier le programme du parti.

2012 en ligne de mire ?

C’est parce qu’il n’y a pas de force organisée qui propose un programme et une stratégie efficaces contre la politique du patronat et de la bourgeoisie, que ces derniers peuvent mettre en place leurs politiques, malgré une certaine combativité des travailleurs. Le NPA devrait se donner pour objectif d’être ce parti dont on ressent cruellement le manque aujourd’hui alors que les attaques pleuvent. Alors que la grande majorité des travailleurs est opposée au plan du gouvernement sur les retraites et pense que seule une grève générale serait en mesure de stopper le gouvernement, le NPA a perdu beaucoup trop de temps à tenter de négocier avec le Front de gauche pour les élections régionales. Sa priorité aurait du être de préparer le parti à intervenir de façon efficace pour préparer une lutte d’ensemble.

L’intervention dans les luttes des travailleurs et de la jeunesse devrait être au centre de ses préoccupations. Dans ce cadre, la campagne électorale des régionales aurait eu une autre tonalité si elle avait été liée aux luttes réelles des travailleurs contre les licenciements, les baisses de salaire… et à la nécessité de construire un mouvement d’ensemble comme seul moyen de ne pas payer pour la crise des capitalistes.

Contrairement à ceux dans le parti qui veulent centrer les discussions de préparation du congrès sur les prochaines élections présidentielles et sur l’évolution du Front de gauche entre autres, nous pensons que la priorité des priorités est de discuter et proposer une stratégie pour construire les luttes et une réelle alternative politique pour rompre avec le capitalisme. Notre boussole ce ne sont pas les élections, car nous n’avons aucune illusion dans le fait que les institutions bourgeoises permettront aux travailleurs de prendre le pouvoir. Notre boussole ce sont les luttes des travailleurs, même si elles sont faibles, isolées et imparfaites ; et c’est avec cet objectif que nous participons aux élections et voulons avoir des élus indépendants des magouilles des «vieux» partis et de leurs dirigeants.

L’urgence est donc à construire le rapport de force qui permettra aux travailleurs de relever la tête et de résister aux attaques, on verra bien quels partis se lancent vraiment dans cette bataille et c’est sur ces bases que des discussions pourront s’engager ou non sur une représentation politique aux prochaines élections.

C’est la crise!

Dans ce contexte, une des discussions qui a été trop sous estimée est l’analyse de la crise économique. La crise actuelle est une crise du système capitaliste dans son entier. Les problèmes autour des dettes et déficits des Etats et ceux liés au système financier sont liés et sont la conséquence de la même chose : le capitalisme est un système économique dont le seul objectif est la recherche du profit maximum. Dans ce cadre, les personnes et l’environnement ne sont que des  marchandises.

Le parti doit donc lutter contre l’offensive idéologique de la bourgeoisie et du patronat qui veut masquer sa responsabilité et faire croire que cette crise n’est pas liée au système et qu’il pourrait y avoir une version humaine, morale du capitalisme. Les actuelles politiques d’austérité ne vont pas «sauver» le système mais elles vont permettre d’ouvrir de nouveaux champs de profit (caisses d’assurance et de retraite, hôpitaux, écoles privées). Le meilleur moyen de le faire est de proposer des revendications pour les luttes d’aujourd’hui qui montrent la responsabilité des capitalistes, et tracent la voie vers une rupture avec ce système. Mais on ne peut pas se contenter d’être «anti» il faut aussi proposer une perspective. Il ne s’agit pas de définir dans tous les détails ce que sera le socialisme, mais de tracer les bases économiques et sociales qui permettront aux travailleurs de construire une société débarrassée de la loi du profit et de l’exploitation.

Et en septembre … on fait quoi ?

Les luttes actuelles sont caractérisées par une colère énorme et une réelle combativité, mais en même temps un faible niveau politique. De même sur les retraites, il est juste d’intervenir dans les collectifs unitaires si notre intervention permet d’amener les discussions sur le contenu des revendications et pour construire des collectifs d’action. Alors que toute la gauche et les directions syndicales s’accordent pour ne pas aller au-delà de la revendication centrale de maintien de la retraite à 60 ans, nous devons argumenter sur le refus total de la réforme sur les retraites, le retour à 37,5 annuités de cotisations, le contrôle des organismes sociaux par les travailleurs (car c’est avec nos salaires que la sécurité sociale fonctionne) … etc. (voir l’Egalité n°s 142 et 143). On ne doit pas laisser croire qu’un gouvernement gauche plurielle nouvelle formule ferait une réforme qui pourrait aller dans le sens des travailleurs. Donc on doit rester ouverts à la discussion avec toutes les forces qui veulent organiser la résistance face au gouvernement tout en développant notre programme et en prenant des initiatives (localement et nationalement) quand cela est nécessaire pour ne pas rester bloqués à la remorque de partis qui ne veulent pas en finir avec ce système et finiront par accepter des compromis avec le gouvernement et le patronat.

Poursuivre les débats de façon constructive

C’est dans ce sens que le courant GR construit le NPA avec d’autres militants pour rassembler ceux qui défendent cette conception d’un parti de lutte, et de permettre par un travail collectif que le NPA devienne ce parti dont les travailleurs et la jeunesse ont besoin pour leurs luttes quotidiennes et pour changer de société.

Article par Leila Messaoudi

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