Le capitalisme c’est la misère, le terrorisme, les catastrophes écologiques et les guerres

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“Même si les choses vont mieux l’année prochaine, elles seront à un niveau que l’on aurait considéré comme très mauvais il y a quelques années”. Voilà comment un économiste résumait récemment l’état de l’économie mondiale, et ce à quoi l’avenir ressemble sous ce système pour la majorité de la population: un avenir de salaires de misère, de chômage de masse, d’austérité sans fin, de dégradation des services publics et de baisse de nos conditions de vie.

Tract du Comité pour une Internationale Ouvrière utilisé à l’occasion du Forum Social Mondial qui s’est tenu à Montréal du 9 au 14 août.

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Une partie de l’équipe du Comité pour une Internationale Ouvrière lors du dernier Forum Social Mondial, à Montréal.

Les soi-disant succès économiques du Brésil, de la Turquie, de l’Afrique du Sud ou de la Chine ont tous tourné à l’aigre. En Chine, le nombre de fermetures d’usines et de suppressions d’emplois se multiplient chaque jour, tout comme d’ailleurs les chances d’explosions sociales. Il y a eu environ huit grèves ouvrières par jour l’an dernier – deux fois plus que l’année précédente. Cette année, le nombre est déjà en hausse de 20%, en dépit de la répression accrue par l’Etat chinois.

Partout dans le monde, les inégalités atteignent des proportions historiquement inégalées. La moitié de la richesse du monde est à présent entre les mains de seulement 1% de la population. Partout, les travailleurs sont pressés, écrasés et exploités en faveur des super-riches, qui nagent dans des sommes inimaginables d’argent non investi.

En Islande, les révélations du scandale du “Panama Papers” ont provoqué des mobilisations massives dans les rues, qui ont forcé le premier ministre à la démission. Mais ce type de scandales ne sont pas le résultat d’une mauvaise gestion par quelques pommes pourries- ils résultent de la logique de maximisation du profit propre au système capitaliste, fondé sur la propriété privée des moyens de production.

La lutte pour de nouveaux partis des travailleurs

Le vote pour le ‘Brexit’ lors du référendum du 23 juin a choqué la classe capitaliste en Grande-Bretagne et dans le monde entier, poussant David Cameron vers la porte de sortie. Presque partout, les partis capitalistes traditionnels sont ébranlés par la crise, les pertes électorales, les scissions et divisions, alors qu’ils tentent de décharger la crise de leur système pourri sur le dos de la classe ouvrière, de la jeunesse et des plus pauvres, et paient ainsi le prix de leur allégeance à l’élite capitaliste.

La colère face à l’austérité et à l’establishment politique est à un niveau record. De nouveaux partis de masse doivent être construits pour la classe des travailleurs, afin d’agripper cette colère et de la mener dans une voie progressiste.

Les centaines de milliers de personnes qui se sont ralliées derrière le leader du Parti Travailliste Jeremy Corbyn, cherchant un moyen de s’organiser et de se battre pour des emplois et des logements décents, pour des soins de santé et des services public de qualité, etc nous donne une idée de la différence qu’une force politique combative de gauche pourrait faire dans la vie de la majorité des gens.

Cependant, la bataille pour forger les instruments politiques adéquats pour les ‘99%’ doit s’appuyer sur les leçons des expériences passées. L’expérience tragique de Syriza en Grèce, un parti qui est arrivé au pouvoir sur la base d’un programme anti-austérité pour finalement appliquer une austérité draconienne sur sa propre population, a démontré qu’il est impossible de domestiquer les puissances capitalistes.

L’état de crise que traverse le système bipartite aux États-Unis montre que même “l’antre de la bête” du capitalisme ne sera pas épargnée par l’agitation politique croissante, alors que des millions de gens sont à la recherche d’une alternative politique.

La récente Convention Nationale Démocrate à Philadelphie fut traversée par la controverse, les tensions et des protestations. Des milliers de personnes ont participé à des marches quotidiennes en-dehors de la Convention. Beaucoup d’entre elles avaient été attirées par la campagne de Bernie Sanders pour une “révolution politique contre la classe des milliardaires”, mais enragent contre ce qu’elles voient très justement comme des primaires truquées en faveur de l’establishment et contre la capitulation de Bernie en faveur de la candidate pro-guerre et pro-milliardaires, Hillary Clinton.

Socialist Alternative aux États-Unis, groupe lié au Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), a salué la campagne anti-Wall Street de Sanders, tout en soulignant dès le début les limites d’une telle bataille si elle reste confinée aux frontières du Parti Démocrate, un parti dans les mains de Wall Street. Nous avons mis en avant la nécessité de construire un parti politique de masse qui représente véritablement les 99% et leurs luttes. Concrètement, en ce moment, cela signifie construire un soutien le plus large possible pour la candidate du Parti Vert Jill Stein, dont la campagne est la plus claire continuation d’une rupture de gauche avec la politique des grosses entreprises.

À Seattle, emmenés par notre membre du conseil local Kshama Sawant, nous avons contribué à obtenir une victoire retentissante pour un salaire minimum à 15 $ de l’heure en 2014, une victoire qui a inspiré de nombreux travailleurs à travers les États-Unis, ainsi qu’au Québec et au Canada.

Les membres élus du CIO sont partout des militants qui se battent au quotidien en faveur des travailleurs et des pauvres, sont élus sur la base d’un salaire ouvrier, et utilisent leur position pour soutenir les luttes sociales. En Irlande, notre organisation-soeur du Socialist Party a remporté trois sièges au Parlement par l’intermédiaire de l’”Alliance Anti-Austérité”, à la suite du travail de longue haleine qui a été mené pour construire une campagne de boycott de masse d’une taxe injuste sur l’eau. La pression populaire de masse a finalement forcé le gouvernement irlandais à suspendre cette taxe.

La lutte contre l’extrême-droite

Cependant, en l’absence d’organisations de gauche combatives pour représenter la classe ouvrière et les 99%, des forces populistes de droite ou d’extrême-droite et des politiciens à la Donald Trump peuvent arriver à faire le plein de voix et à répandre leur discours démagogique, en exploitant les peurs et les angoisses qui existent parmi les laissés-pour-compte de la crise capitaliste.

Diviser pour régner a toujours été une des armes favorite des classes dominantes. Construire des mouvements de masse, ainsi qu’une expression politique pour les représenter, sont des tâches essentielles pour unir et organiser les travailleurs et les pauvres et vaincre les racistes de tous poils, et toutes les forces qui encouragent la division dans nos rangs. Ces dernières visent à créer des boucs émissaires: réfugiés, immigrés, musulmans, femmes, LGBT etc pour leur faire porter le blâme de tous les problèmes de la société, plutôt que de s’attaquer aux vrais responsables, les maîtres de l’univers, à savoir le 1%, la classe capitaliste qui contrôle l’économie.

Dans de nombreux pays à travers le monde, le CIO est au premier rang de la lutte contre le racisme et le fascisme, et de la solidarité nécessaire avec les réfugiés et les victimes de la guerre, de la misère et des persécutions. Par exemple, le groupe du CIO à Hong Kong, Socialist Action, a contribué à la mise en place d’un syndicat pour les réfugiés qui compte aujourd’hui 2000 membres. Les membres du CIO en Afrique du Sud ont aidé à l’organisation de groupes de défense dans les quartiers pour résister aux attaques xénophobes contre les migrants.

Mais la lutte contre les forces réactionnaires ne peut être séparée de la lutte du mouvement ouvrier contre les politiques néo-libérales, et de la promotion d’une alternative anticapitaliste claire.

La vague de manifestations et de grèves de masse qui a balayé la France au cours des derniers mois contre la Loi Travail a démontré cela de manière limpide, car elle a poussé temporairement le parti d’extrême-droite le Front National (FN) dans une position défensive, exposant ses contradictions en tant que parti se présentant comme anti-establishment et défenseur du petit peuple, mais avec une direction gagnée aux politiques en faveur des banques, des grosses entreprises et des plus riches.

Pourtant, comme dans la plupart des pays, les dirigeants bureaucratiques à la tête des syndicats n’ont pas pleinement répondu aux attentes de leur base, ni égalé sa combativité, s’abstenant de préconiser une escalade des actions de grève jusqu’à ce que cette loi réactionnaire soit retirée. Le CIO milite activement pour des syndicats de lutte et démocratiques, pleinement sous le contrôle de leurs affiliés, afin que ceux-ci puisse établir un véritable rapport de force face à l’offensive patronale, plutôt que d’être de simple amortisseurs des attaques contre notre classe.

La violence, la terreur et le chaos à la hausse

La récente série d’attaques violentes et d’incidents terroristes contre des innocents, en France, en Allemagne, à Orlando aux États-Unis, ont amené au coeur du monde soi-disant ‘développé’ une mesure des horreurs quotidiennes qui ont lieu au Moyen-Orient. Elles mettent en évidence l’échec complet de la “guerre contre le terrorisme”, qui a seulement apporté plus de guerres et plus de terreur, et a rendu notre planète de plus en plus dangereuse.

Le racisme et le fanatisme religieux proviennent tous deux de la pourriture de la société capitaliste, du désespoir social parmi de larges couches de la jeunesse, et de l’absence d’une alternative positive qui puisse unir les travailleurs et les pauvres contre le pouvoir des super riches.

Daesh et les autres groupes fondamentalistes de droite sont les sous-produits des guerres et des interventions militaires par les puissances impérialistes, et de leur soutien aux dictatures au Moyen-Orient – longtemps utilisées comme outils afin de piller les ressources de la région. Comme l’expérience le démontre déjà amplement, la campagne impérialiste actuelle de bombardements intensifs ne résoudra rien, générant plus de bains de sang et posant les bases pour l’émergence de nouveaux monstres- au moins aussi longtemps qu’une alternative basée sur l’action de masse de la classe ouvrière et de la jeunesse, à l’image des soulèvements révolutionnaires qui ont avaient lieu en Egypte et en Tunisie en 2011, ne se dessine pas.

Chaque jour qui passe, le chaos et la crise provoquée par le capitalisme mondial et l’impérialisme deviennent plus évident. Le nombre de réfugiés et de catastrophes environnementales atteignent des niveaux sans précédent dans toute l’histoire humaine. Dans le contexte d’une bataille accrue pour les marchés et les sphères d‘influence, les points de tensions militaires entre les grandes puissances se multiplient également, de la Syrie à la mer de Chine méridionale.

Dans le même temps, la guerre alimente les profits d’une poignée de sociétés géantes – comme c’est le cas des marchands d’armes, dont les revenus et les actions franchissent des records à chaque fois que de nouvelles attaques terroristes font la une ou que de nouvelles aventures militaires sont décidées par les gouvernements en place. Plutôt que d’investir dans l’éducation, les hôpitaux, des emplois dignes et bien payés, dans des infrastructures et dans les énergies renouvelables, des dizaines de milliards de dollars sont engloutis pour semer la mort et la destruction.

Pendant ce temps, au travers d’états d’urgence, de lois anti-terroristes et de mesures d’exception, les gouvernements utilisent des mesures de plus en plus autoritaires pour réprimer les droits démocratiques et la dissidence politique. Le Président de Turquie Erdogan se sert du récent coup d’Etat manqué comme prétexte pour renforcer son pouvoir et arrêter des milliers de personnes, et pour serrer brutalement la vis contre les droits démocratiques de base, avec la complicité des prétendues “démocraties” occidentales.

Ça suffit ! Rejoignez-nous dans la lutte pour le socialisme

Partout, la colère des “99%” bout face aux conséquences désastreuses de la crise historique du capitalisme mondial. Rien que le mois dernier, au Chili un million de travailleurs, de retraités et de jeunes sont sortis dans les rues à travers le pays pour protester contre le système de retraite privatisé. Au Zimbabwe, des manifestations de masse ont secoué jusque dans ses fondements le régime de Mugabe, au pouvoir depuis 29 ans.

La colère est vaste et profonde. L’ingrédient crucial qui manque est une alternative politique de masse pour organiser la classe ouvrière, les opprimés et les pauvres à l’échelle internationale autour d’un programme cohérent de transformation radicale de la société. C’est une telle alternative que nous nous efforçons de construire, au Québec et au Canada comme dans le reste du monde.

À notre avis, le seul moyen de sortir durablement du chaos capitaliste actuel est en veillant à ce que la classe ouvrière (qui, par son travail produit toute la richesse qui existe dans la société) prenne commande des secteurs-clés de l’économie, et par la propriété publique et une planification démocratique de la production, puisse répondre aux besoins de tous en harmonie avec l’environnement. Une telle solution ne peut pas être pleinement réalisée dans le cadre d’un seul pays; le capitalisme est un système mondial, c’est pourquoi il doit être combattu sur la même échelle.

Nous sommes confrontés à un choix. Soit l’infime minorité parasitaire continue à piller la planète tout en continuant à s’enrichir en ruinant la vie de la grande majorité de la population. Soit nous parvenons à une société socialiste démocratique, qui ferait en sorte que toutes les ressources, les connaissances scientifiques et les capacités productives modernes soient mises au service de la société tout entière, et dans le respect de l’environnement.

Notre organisation socialiste internationale, le Comité pour une Internationale Ouvrière, se bat sans relâche au côté des travailleurs, des jeunes et des peuples opprimés du monde entier. Nous avons des sections, des militants et sympathisants dans plus de cinquante pays sur tous les continents, du Sri Lanka au Chili, des États-Unis à la Grèce, de la Turquie au Québec et au Canada. Rejoignez-nous dès maintenant!

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