L’attaque surprise du Hamas le 7 octobre et les sanglantes représailles du régime israélien ont remis la situation en Israël-Palestine au premier plan de l’actualité au point d’éclipser même la guerre en Ukraine. Du côté israélien, au moins 1.400 personnes ont été tuées et 3.500 blessées. Parmi les victimes, 70 Bédouins arabes et plusieurs jeunes festivaliers. Du côté palestinien, le bilan s’élève à plus de 4.000 morts après 10 jours, dont 1000 enfants. Le 17 octobre, une frappe meurtrière à l’hôpital de Gaza a fait plus de 500 victimes à elle seule. Le dossier ci-dessous repose sur une introduction d’Éric Byl au Comité national du PSL/LSP.
Une pluie de bombes sur Gaza
Le 19 octobre, le bilan s’élevait à au moins 4.000 morts à Gaza et 61 en Cisjordanie, auxquels s’ajoutaient 12.500 blessés à Gaza. En sept jours seulement, 6.000 bombes ont été larguées sur Gaza selon l’armée israélienne. Un expert militaire américain a déclaré au Washington Post que ce chiffre est comparable à ce que les États-Unis ont largué sur l’Afghanistan, un pays environ 2.000 fois plus étendu, en une année entière, bien que les bombardements n’aient pas été d’une intensité égale partout dans ce pays. Dans la lutte contre Daesh, l’État islamique, environ 5.000 bombes ont été larguées par mois sur l’Irak et la Syrie. À cela s’ajoute la coupure par Israël du réseau électrique et de l’approvisionnement en eau, en carburant et en autres biens.
En cas d’invasion terrestre, le nombre de morts et de blessés du côté palestinien augmentera de manière exponentielle. Le régime israélien a ordonné à 1,1 million d’habitants de la ville de Gaza de fuir en 24 heures vers le sud de Gaza, qui est également bombardé. Le Hamas a appelé la population à ne pas bouger. Même les alliés impérialistes du régime israélien, tels que l’UE, ont qualifié cet ordre d’irréaliste.
Cet ordre rappelle inévitablement la Nakba de 1948, lorsque les Palestiniens ont également été exhortés à fuir la guerre, sans jamais pouvoir revenir par la suite. Un député du Likoud, le parti de droite au pouvoir, a appelé à une deuxième Nakba pour « éclipser la précédente ». Une invasion terrestre présenterait également des similitudes avec l’attaque de Beyrouth au Liban en 1982, avec les massacres dans le camp de réfugiés palestiniens de Chatila et dans le quartier voisin de Sabra. Ces massacres avaient fait au moins 50.000 morts.
La politique de choc en Israël et les complications qui en découlent
L’attaque du Hamas a causé le plus grand nombre de victimes en Israël depuis la création de l’État d’Israël. L’illusion d’un mur de fer derrière lequel construire un Israël sûr et prospère a volé en éclats. Soudain, le prix de l’occupation s’est révélé élevé également du côté israélien. Le régime profite de cet effroi pour appliquer sa propre version de la doctrine du choc afin de commettre une démonstration de force et de restaurer sa position. Le ministre de la Défense, Yoav Galant, a déclaré : « Nous combattons des bêtes humaines » et « nous agirons en conséquence ». Netanyahou a quant à lui déclaré : « Nous allons réduire Gaza en ruines ».
L’attaque du Hamas s’est inscrite dans un contexte de crise de légitimité pour le gouvernement israélien après dix mois de résistance historiques contre la réforme judiciaire, une tentative de rendre la justice encore plus dépendante du gouvernement. L’escalade de violence actuelle a coupé court au mouvement de masse et a renforcé les éléments réactionnaires en Israël. Elle n’a pas approfondi les divisions internes entre les classes, mais les a rétrécies.
Le renforcement d’éléments réactionnaires en Israël se reflète dans la formation du gouvernement d’unité nationale avec l’opposant Benny Gantz. Ce gouvernement d’unité nationale entend répondre aux craintes de la classe dirigeante et de l’impérialisme américain d’une politique aventuriste dans laquelle le régime israélien se surpasserait. C’est également la raison pour laquelle le secrétaire d’État américain Anthony Blinken, malgré son soutien explicite à Israël, a néanmoins averti qu’il faut « respecter les règles ». Des manifestations de solidarité de masse ont déjà eu lieu en Jordanie, entre autres. Une guerre terrestre entraînerait des mobilisations massives dans tous les pays arabes, en Turquie et aussi en Europe et ailleurs.
À l’heure où nous mettons sous presse, les troupes terrestres étaient prêtes pour une invasion. L’attitude du régime israélien était encore inconnue. Une prise de contrôle direct de Gaza est justement ce qu’Israël a abandonné en 2005, car cela était devenu intenable. Une manœuvre similaire à la guerre de Gaza en 2014, plus limitée en termes d’objectif et de portée, est également possible. Le gouvernement évite de fixer des objectifs concrets, mais cela pourrait entraîner une nouvelle crise de confiance.
Les ministres sont déjà critiqués pour ne pas avoir empêché l’attaque du Hamas, pour avoir concentré trop de troupes en Cisjordanie afin de protéger les colons et pour avoir sapé la vigilance de l’État avec leur réforme juridique. Le fait que beaucoup soient favorables à l’unité nationale en temps de guerre ne signifie pas qu’ils ont déjà oublié les politiques du gouvernement de droite de M. Netanyahou. Il y a aussi les exemples de solidarité de ceux, souvent bédouins, qui, au péril de leur vie, ont éloigné des jeunes du festival attaqué par le Hamas, ou encore ceux qui donnent leur sang pour les victimes.
La menace d’une guerre régionale
La menace d’une extension régionale de la guerre est réelle. Pour l’instant, il ne s’agit que d’escarmouches avec le Hezbollah libanais, plus fort et mieux armé que le Hamas. L’organisation est par ailleurs plus puissante que lors de la guerre israélo-libanaise de 2006. La Cisjordanie est également au bord de l’explosion, surtout avec les pogromes constants causés par des groupes d’extrême droite israéliens qui ont déjà coûté la vie à des dizaines de Palestiniens. Israël a également bombardé les aéroports syriens de Damas et d’Alep pour contrer le renforcement du Hezbollah par l’Iran. Il n’est même pas exclu qu’une escalade aboutisse à une attaque israélienne contre l’Iran sans l’accord préalable des États-Unis.
Au cours des dernières décennies, le soutien à Israël en Occident a commencé à sérieusement s’user. Même au sein du parti démocrate américain, la sympathie pour les Palestiniens, en particulier parmi les jeunes générations, a commencé à prendre le pas sur les positions pro-israéliennes traditionnelles. L’acte terroriste brutal du Hamas a inversé cette tendance, du moins pour l’instant. Cela fait partie de la dynamique de la nouvelle guerre froide. L’ensemble du bloc occidental, sous la houlette des États-Unis, en profite pour s’unir derrière Israël. Les États-Unis ont envoyé des porte-avions pour dissuader une éventuelle ingérence des pays de la région et promettent des livraisons d’armes supplémentaires. Le Royaume-Uni a également envoyé des navires de guerre. En Europe, les drapeaux israéliens sont partout tandis que Macron a interdit les manifestations de soutien à la Palestine en France. Il a même été envisagé d’interdire toute aide humanitaire à Gaza. À l’OTAN, le tapis rouge a été déroulé pour le ministre israélien de la Défense Galant. En intégrant et en cooptant Israël dans le bloc occidental, les États-Unis tentent de restaurer leur perte de prestige pour intervenir militairement au Moyen-Orient. Une confrontation directe entre superpuissances, comme cela avait été craint lors de la guerre du Kippour en 1973, n’est pas envisageable dans l’immédiat. La Russie profite de la guerre parce que celle-ci détourne l’attention de l’Ukraine, mais même Poutine a jugé trop aventureux de se déclarer solidaire du Hamas. Cela pourrait toutefois changer si le régime syrien d’Assad est directement menacé.
Le régime israélien et l’impérialisme occidental profitent pleinement de ces événements d’une ampleur historique. L’acte terrible du Hamas ne change par contre rien à l’occupation et au blocus, ni d’ailleurs à l’analyse des raisons sous-jacentes derrière ces événements.
Une percée surprise hors de la plus grande prison à ciel ouvert du monde
Le 7 octobre, à l’aide de bulldozers, de motos, de parapentes et de canots à moteur, les militants du Hamas ont surpris l’armée de la plus grande puissance impérialiste régionale. Le Hamas s’était auparavant imposé comme la principale organisation de la résistance palestinienne à l’occupation, aux dépens de l’Autorité palestinienne et du Fatah corrompu et collaborant avec le régime israélien. Le Hamas avait établi un quartier général commun avec d’autres factions de la résistance, mais il est resté discret durant les affrontements armés à Gaza et à Jénine en mai et juin dernier.
Cette fois-ci, il a lui-même lancé une offensive qui comportait initialement des éléments de lutte de partisans contre l’occupation, mais dont le caractère réactionnaire est devenu plus dominant, tant sur le fond que sur la forme, au fur et à mesure que l’attaque progressait. L’attaque s’est accompagnée d’un massacre aveugle d’une ampleur sans précédent dans la lutte de libération palestinienne.
La Hamas voulait créer l’illusion que l’armée israélienne ne pourrait plus commettre ses crimes en toute impunité et que, s’il n’allait peut-être pas remporter une victoire militaire, il allait tout de même blesser Israël. Même le grand nombre de victimes civiles du côté israélien n’a pas réussi à refroidir l’enthousiasme des Palestiniens et des Arabes qui espéraient que, cette fois-ci, le nombre de victimes serait plus symétrique et qu’il n’y aurait pas à nouveau 10 à 15 vies palestiniennes perdues pour chaque mort du côté israélien.
Selon Le Monde, après 24 heures, le Hamas avait atteint tous ses objectifs : mettre fin au sentiment d’invulnérabilité et de sécurité du côté israélien et suspendre le rétablissement des relations avec les pays arabes (Maroc, Émirats arabes unis, Soudan) que les États-Unis et Israël voulaient couronner avec l’Arabie saoudite. La normalisation des relations avec l’Arabie Saoudite devait permettre à cette dernière d’accéder à un système de sécurité américain tout en représentant un contrecoup face à la restauration des relations entre l’Arabie Saoudite et l’Iran facilitée par la Chine. Le Monde a conclu que l’approche du Hamas consistait ensuite à attendre la riposte face à son attaque-surprise.
L’attaque terroriste du Hamas ne saurait être dissociée de l’occupation, du blocus de Gaza et du nombre record de Palestiniens tués en Cisjordanie : 212 déjà avant le 7 octobre, soit le chiffre le plus élevé depuis 2005. Mais les méthodes ne sont pas non plus distinctes du contenu. Le Hamas défend un régime autocratique similaire à la dictature iranienne récemment contestée par une résistance de masse pour les droits démocratiques et contre l’oppression des femmes et des personnes LGBTQIA+. Ces idées réactionnaires sont liées aux actes terroristes qui ciblent des victimes au hasard.
Nous ne sommes pas opposés à la lutte armée, mais en tant qu’outil, pas en tant que substitut à l’entrée en action des masses et certainement pas à la place d’une lutte politique. Nous défendons la constitution de comités démocratiques d’action de masse à l’image de ceux qui sont nés de la première Intifada (1987-1993), mais cette fois-ci avec un programme visant à la transformation socialiste démocratique de la société et non à s’aligner sur des régimes arabes capitalistes réactionnaires et dictatoriaux qui oppriment et exploitent leur propre peuple. Le soutien dont bénéficie l’attaque du Hamas est malheureusement le reflet de la faiblesse de la gauche qui, au lieu de défendre une position d’indépendance de classe internationaliste, soit soutient sans critique le régime israélien, soit laisse la juste lutte pour l’autodétermination dans les mains de forces aux méthodes réactionnaires. Le soutien à l’attaque du Hamas est une expression de désespoir, tout comme lors des attentats suicides de la seconde Intifada (2000-2005). .
Une réponse socialiste
- Stop au bombardement de Gaza ! Résistance contre l’offensive terrestre et contre l’expansion régionale du carnage ! Non au terrorisme, qu’il soit d’État ou non ! Solidarité avec toutes les communautés touchées !
- Stop au blocus, au siège, aux colonies et à l’occupation ! Pour une mobilisation internationale et une lutte par-delà les frontières des communautés pour une trêve des armes !
- Pour un échange rapide de tous les prisonniers et otages dans le cadre d’une trêve immédiate des armes !
- Non à l’ingérence des principaux blocs impérialistes qui utilisent le massacre pour renforcer leurs positions ! Aucune confiance dans le gouvernement israélien « d’unité nationale » de la droite et de Gantz qui portent une lourde responsabilité dans l’escalade qui a conduit à la guerre !
- Pas touche à nos droits démocratiques ! La guerre n’élimine pas les différences de classe, mais les exacerbe. Le mouvement de lutte avec grèves et manifestations en Israël doit être reconstruit, avec des mesures de sécurité supplémentaires bien entendu, pour mener une lutte conséquente en faveur de la démocratie, de l’égalité, de la prospérité et de la sécurité personnelle pour les deux communautés. Le bloc impérialiste occidental s’est aligné unilatéralement sur Israël et les manifestations ou prises de position propalestiniennes sont interdites dans de nombreux pays, ce qui va s’accentuer avec des attaques terroristes telles que celles d’Arras en France et de Bruxelles. Défendons notre droit de manifester et de protester !
- Pour l’unité des travailleurs contre la politique de « diviser pour mieux régner » ! Non à la chasse aux sorcières contre celles et ceux qui s’opposent à la guerre et à l’oppression nationale sur les lieux de travail ou sur les campus. Le mouvement ouvrier ne doit pas laisser les frustrations grandir chez chaque individu jusqu’à ce qu’elles deviennent des bombes à retardement. Il doit lui-même s’engager dans le débat et défendre des solutions collectives. À cette fin, les discussions, les rassemblements de protestation avec toutes les communautés et les manifestations de solidarité sont importants dans le cadre de notre lutte pour une société fondamentalement différente.
- Pour des manifestations et des grèves – telles que la Grève de la Dignité de mai 2021 – en Cisjordanie et à Jérusalem-Est dans le cadre d’une lutte de masse organisée démocratiquement par des comités élus pour la libération nationale et l’émancipation sociale ! Ces comités doivent prendre en charge les mesures de sécurité et l’autodéfense du mouvement lors de manifestations contre la guerre, l’occupation et les colonies. Pour des comités de défense démocratiquement élus dans les quartiers et les localités.
- Pour une mobilisation internationale de masse contre la guerre. Pour un boycott ouvrier international des livraisons d’armements et d’équipements destinés à être utilisés par Israël dans l’oppression des Palestiniens, ce à quoi appellent les syndicats palestiniens.
- Pour un plan massif d’investissements publics de reconstruction en faveur du bien-être pour toutes et tous ! Il est déchirant de voir comment, en temps de guerre, des ressources apparemment inépuisables peuvent être trouvées et concentrées au point d’attaque. La reconstruction des deux communautés, tant sur le plan matériel qu’en termes de soutien médical et psychologique, nécessitera une concentration et un engagement de ressources d’une taille au moins comparable. Les capitalistes et leurs gouvernements ne le permettront jamais. C’est impossible sans l’expropriation des gigantesques profits de guerre et du secteur bancaire et leur prise en charge publique sous contrôle et gestion démocratiques. Si ces ressources étaient utilisées sous contrôle démocratique et propriété publique pour assurer à toutes et tous de quoi bénéficier d’une vie digne dans le cadre d’une transformation socialiste de la région, alors une solution durable serait possible.
- Pour une lutte de masse des travailleurs, des pauvres et de la jeunesse ! La situation actuelle est le produit du capitalisme et de l’impérialisme. Le tribut est particulièrement élevé pour les travailleurs et les pauvres. Nous sommes pour la création de partis de lutte de masse dans les deux communautés travaillant ensemble pour organiser la protestation et la lutte des travailleurs, des pauvres et des jeunes de toutes les communautés dans le cadre d’une lutte internationaliste et socialiste.
- Pour une Palestine socialiste indépendante avec sa capitale à Jérusalem-Est et une transformation socialiste en Israël avec une garantie d’égalité des droits pour toutes les nations et minorités. Pour une solution juste pour les réfugiés palestiniens par le biais d’un accord qui reconnaisse l’injustice historique et permette à ceux qui le souhaitent de revenir, tout en garantissant la prospérité et l’égalité pour toutes et tous. L’idée de « deux États » est utopique dans le cadre du capitalisme ; elle reviendrait à créer un État fantoche néocolonial pour les Palestiniens. Cela ne résoudrait pas les problèmes fondamentaux des masses palestiniennes. Un État binational est également utopique dans un contexte capitaliste, une grande majorité des deux nationalités ne veulent pas renoncer à leur indépendance dans le cadre d’un seul État et cela ne mettrait pas fin aux craintes et aux suspicions. Pour parvenir à l’unité dans la lutte pour une transformation socialiste, il est nécessaire de reconnaître le droit à l’autodétermination de tous les peuples. La lutte peut arracher des conquêtes sociales, mais une transformation socialiste de la société est nécessaire pour élever le niveau de vie des travailleurs palestiniens et israéliens au-dessus des meilleures conditions possibles dans le cadre du capitalisme. Ce n’est que sur cette base que l’on pourra obtenir une égalité totale des droits dans tous les domaines. Une solution juste exige une lutte qui garantisse la prospérité et l’égalité dans la région et qui prône le dialogue direct et le consentement mutuel, y compris la reconnaissance des injustices historiques et le droit au retour. Dans ces conditions, la haine mutuelle et le schisme national diminueront et les fondements d’un État socialiste uni pourront être posés.
Contre la guerre et le terrorisme d’État ou non : la solidarité
Le régime israélien a cyniquement mobilisé sa puissante machine de guerre pour infliger une sanglante punition collective en considérant que la totalité de la population palestinienne est responsable de l’attaque aveugle du Hamas.
Il a coupé les approvisionnements en électricité, en eau, en carburant et en marchandises à Gaza tandis que l’aide humanitaire est elle aussi bloquée au milieu des bombardements constants, alors que les hôpitaux manquent de médicaments et que les générateurs tombent en panne. L’opinion publique internationale est choquée, mais cela provoquera également l’horreur en Israël à mesure que ce drame se poursuivra. En maintenant fermé le poste-frontière de Rafah, le régime israélien, avec la complicité du régime égyptien, prend en otage toute la population de Gaza. Des deux côtés, le sort des otages n’est rien d’autre qu’un dommage collatéral, ce qui suscitera lui aussi une répulsion croissante.
Chez les Palestiniens, c’est actuellement le soutien au Hamas qui domine, inspiré par la volonté justifiée de résistance contre l’occupant israélien. Chez les Israéliens, ce sont les appels à la vengeance pour le terrible massacre aveugle qui l’emportent. Ce fossé dans la conscience nécessite une approche sensible qui tienne compte des dommages et des traumatismes subis, offre une perspective de sécurité et de prospérité pour toutes les communautés et reconnaisse et réalise le droit à l’autodétermination d’une manière qui soit acceptable et attractive pour les deux communautés.
Il faut saisir toutes les occasions de briser le cycle de la haine et de la violence. Nos membres sur place participent par exemple activement à la résistance sur les campus israéliens contre les tentatives de l’extrême droite d’expulser du campus celles et ceux qui expriment leur soutien aux Palestiniens. Comme toujours en situation de guerre, la cherté du coût de la vie augmente à vue d’œil, de même que les profits d’un certain nombre de grandes entreprises, évidemment dans l’industrie de l’armement et tout ce qui touche à la défense, mais aussi dans la distribution et d’autres secteurs. Cela peut permettre de mieux comprendre qui profite de la guerre et qui en paie le prix dans les deux communautés.
La guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens. Elle met à nu toutes les contradictions. Même la réalisation de revendications directes, y compris démocratiques, nécessite une mobilisation de masse, dans toute la région, mais aussi au niveau international, en raison de l’implication de toutes les puissances impérialistes. Nous sommes catégoriques : aucune solution durable n’est possible sans transformation socialiste de la société. Notre programme n’est pas une liste de souhaits, il part des besoins immédiats et les relie à des actions visant à une mobilisation de masse. Il formule des exigences objectivement nécessaires, mais qui ne seront satisfaites par aucun régime capitaliste de son plein gré. Il démontre en pratique la nécessité d’une transformation socialiste de la société, non pas pour un avenir lointain, mais comme une nécessité objective directe.