Dévoilons les mensonges de la politique d’austérité

1) « Nous vivons plus longtemps, il est donc normal de travailler plus longtemps »
L’allongement de l’espérance de vie concerne principalement les hauts revenus. Les travailleur.euses exerçant des professions pénibles et les couches les plus pauvres de la population ne voient guère leur espérance de vie augmenter, elle diminue même. De plus, une espérance de vie plus élevée ne dit rien sur le fait de vivre en bonne santé. Une masse de travailleur.euses souffrent de problèmes de dos, de maladies cardiovasculaires et de douleurs chroniques dès l’âge de 60 ans. Les obliger à travailler plus longtemps n’est rien d’autre qu’une atteinte à leur santé. S’il y a aujourd’hui plus de malades de longue durée, c’est en partie à cause des mesures qui obligent tout le monde à travailler plus longtemps.
2) « Nous devons faire des économies pour que les pensions restent abordables »
Le coût des pensions n’est qu’une excuse pour une politique délibérée au service des grandes entreprises. Le gouvernement prétend qu’il n’y a pas d’argent pour des pensions décentes alors qu’il dépense des milliards en réductions d’impôts pour les entreprises et les riches. Les réductions d’impôts accordées aux entreprises en 2017 ont coûté 8 milliards d’euros par an au Trésor public. C’est plus qu’il n’en faut pour renforcer les pensions au lieu de les démolir.
3) « Le travail de nuit et la flexibilité du travail sont nécessaires pour faire tourner notre économie »
Le travail de nuit et la flexibilité extrême ne sont pas seulement source d’exploitation, mais aussi de crise sanitaire. Les travailleur.euses de nuit sont beaucoup plus exposés aux troubles du sommeil, à la dépression et aux maladies cardiovasculaires. Pourtant, les entreprises ne sont pas tenues responsables de ces conséquences. Au lieu de cela, les travailleur.euses de nuit se retrouvent dans un système de soins de santé qui s’érode de plus en plus. Il s’agit là d’une forme typique de transfert des coûts sociaux : les entreprises font des bénéfices, la société en paie le prix.
La coalition Arizona veut faciliter le travail de nuit en ne considérant que les heures de travail après minuit comme du travail de nuit. Cela signifie que les primes pour le travail de nuit disparaîtront pour les quatre heures entre 20 heures et minuit. Pour un.e travailleur.euse de la logistique dans le commerce alimentaire, cela signifie une perte pouvant atteindre jusqu’à 434 euros par mois en primes de nuit – une attaque brutale contre le pouvoir d’achat des travailleur.euses. Cette politique n’entraîne pas seulement une baisse des salaires, mais ouvre la porte à une flexibilisation accrue et à des conditions de travail précaires.
4. « Une politique d’activation est nécessaire pour sortir les gens du chômage »
Le gouvernement présente ses mesures de lutte contre le chômage comme « activantes », mais en réalité, il s’agit simplement d’un mécanisme punitif. Les demandeur.euses d’emploi sont traqué.es, sans qu’il y ait suffisamment d’emplois décents. Les emplois flexibles et les contrats précaires se multiplient, tandis que les emplois stables à temps plein disparaissent. Les jeunes et les femmes sont particulièrement touché.es en étant contraint.es d’accepter des emplois précaires sans protection sociale.
5. « Les personnes malades doivent être activées plus rapidement »
La chasse aux malades bat son plein. Le patronat peut lancer des programmes de réintégration dès le premier jour de maladie, et les personnes souffrant d’une maladie de longue durée sont obligées de s’inscrire comme demandeur.euses d’emploi. Et ce, alors que la pression au travail et l’épuisement professionnel augmentent de façon vertigineuse. Le gouvernement réduit les soins de santé et la prévention, tout en affaiblissant la sécurité sociale. Il en résultera une augmentation du nombre de malades, de la pauvreté et de la pression sur le secteur des soins de santé.
6. « Nous devons économiser pour ne pas transmettre la dette aux générations futures »
Il s’agit là de l’hypocrisie ultime. L’argument des « générations futures » est utilisé depuis les années 1980 et recyclé à l’infini. Le véritable héritage que nous transmettons est une société où le profit prime sur la santé et la protection sociale. Une fois diplômés dans un système d’enseignement sous-financé, les jeunes sont confronté.es à des conditions de travail dégradées, à des carrières plus longues et à un secteur des soins de santé inabordable. Les gouvernements actuels font délibérément des choix qui accroissent les inégalités et érodent la sécurité sociale. Il ne s’agit pas d’une nécessité financière, mais d’une politique de classe.
La vraie solution : la lutte et la redistribution des richesses
Si nous voulons assurer un avenir décent, nous devons rompre avec les politiques de casse sociale. Nous avons besoin :
- D’investissements massifs dans le secteur des soins au lieu de coupes budgétaires et des privatisations.
- D’une réduction collective du temps de travail sans perte de salaire, afin que les gens puissent travailler en bonne santé.
- De récupérer l’argent des grandes fortunes au lieu d’accorder des réductions d’impôts aux entreprises.
- D’une sécurité sociale forte, afin que les travailleur.euses ne soient pas obligé.es de travailler jusqu’à leurs dernières forces.
Nous n’obtiendrons pas tout cela gratuitement, nous devrons nous battre. Dans cette lutte, nous remettrons en question l’ensemble de l’organisation sociale. En effet, pour décider de notre avenir avec la majorité de la population, nous devons briser le pouvoir du petit groupe de capitalistes super-riches.